Pourquoi décidons-nous d’être mère ?

Être mère ! Donner naissance à un enfant ! pourquoi décidons-nous d’être mère ? Le faisons-nous en conscience et en responsabilité ? Par désir adulte ? Le faisons-nous par souci de normalité biologique voire pour garder notre  homme ?  Serait-ce pour nous prouver que nous sommes de « vraies » femmes, non stériles ? Pour régler nos comptes avec notre propre mère ?  Cédons nous à la pression d’un attendu social parce que nous sommes incapables d’assumer notre  « non-désir» d’enfant ? Sommes-nous filles-mères par mimétisme, par loyauté envers nos mères et nos grand-mères ?

Pourquoi décidons-nous d’être mère ? Sommes-nous au clair sur nos réelles motivations ?

Catherine Lerot-Singer, psychanalyste, parle de « sentiment maternel, un conditionnement sociétal et culturel, une expérience vécue dans l’observation de sa propre mère, des mères de sa lignée ou des femmes qui nous entourent ».

Quel qu’en soit la raison, décider de mettre au monde un enfant est un choix sensé nous catapulter dans la catégorie des adultes responsables en charge d’éducation.

Ballottée entre notre héritage trans générationnel, la relation à notre propre mère, la pression sociétale, le chantage culturel et notre intelligence intuitive, nous alimentons ce rôle de nos doutes, de nos joies, de nos erreurs, de nos convictions, de nos bonheurs et surtout de notre incommensurable amour pour nos enfants.

Être mère, un rôle sur mesure

Si nous excluons les parents maltraitants, il existe autant de profils de mère qu’il y a de profils de femme.

Au théâtre de la vie, les femmes s’affranchissent, de plus en plus, du rôle standardisé de « la bonne mère ». Beaucoup d’entre elles, certaines prudentes, d’autres plus affirmées, décident d’écrire et de jouer leur propre partition de la mère contemporaine.

Elles écrivent leur propre scénario, une recette très personnelle, un mélange complexe d’éléments choisis, tirés de leur histoire familiale, sociétale et culturelle. Elles y ajoutent des constructions nouvelles, jugées plus pertinentes ou mieux adaptées à leurs aspirations et à l’évolution de leur environnement. Elles pourraient de fait se libérer d’une classification en «bonne mère » ou « mauvaise mère ».

 Être mère un rôle parmi d’autres 

Fille, sœur, conjointe, épouse, mère, amante, professionnelle, les femmes revendiquent d’être présentes et reconnues comme telles, sur tous les fronts et dans toutes les sphères de leur vie, personnelle, familiale, professionnelle, sociale, conjugale ou sexuelle.

Etre mère pourrait être est un rôle parmi d’autres. Un rôle que chacune construirait selon son histoire, ses aspirations et la déclinaison qu’elle en aurait.

“Être une bonne mère, c’est être une mère suffisamment bonne”, dit Donald Winnicott, éminent pédiatre et psychanalyste anglais (1896-1971). Une mère sachant répondre aux besoins et désirs de son enfant, sans les ignorer… ni les devancer.

Être mère est le choix d’un rôle à construire et à assumer par une femme humaine et imparfaite qui doit préparer ses enfants à affronter la « vraie vie ».

Elle peut particulariser la version « concilier vie professionnelle et vie familiale » en en modifiant dans le temps, les options du moment.

Elle peut en choisir la version trans générationnelle, pour garder l’amour des siens, par devoir, loyauté ou fatalité.

Elle peut décider d’être uniquement « mère », la maternité ne représentant pas l’abnégation de soi, mais un choix conscient, assumé, une source d’épanouissement.

Elle peut être la mère qu’elle aura décidée d’être car elle a le pouvoir de choisir.

Nous avons toutes nos forces et nos faiblesses. Nous avons été construites par les réussites et les erreurs commises par nos parents. Ils n’étaient pas parfaits et nous ne le serons pas. Ils ont fait de nous des êtres singuliers donc uniques. Nous ne pourrons être que des femmes uniques – mères uniques pour le plus grand bonheur de nos enfants.

Demain leur tour viendra d’élever, d’éduquer, d’accompagner leurs propres enfants, dans un monde toujours aussi imparfait. Ils n’auront d’autre choix que de faire comme nous, faire de leur mieux.

 Les mères font de leur mieux…même lorsqu’elles font mal.